Liliana Fernández-Steiner : « Pouvoir s’entraîner sur la plage, c’est un véritable luxe. Les Canaries offrent une formidable qualité de vie. »

Passionnée de sport depuis sa tendre enfance, Liliana Fernández-Steiner a décidé de faire du beach-volley son métier dès l’âge de 13 ans.

Elle était alors loin d’imaginer qu’elle participerait aux Jeux olympiques à trois reprises, notamment à ceux de Tokyo 2020 aux côtés de sa binôme Elsa Baquerizo.

À 18 ans, elle quitte sa ville natale, Benidorm, pour Tenerife après avoir accepté l’invitation du Centre spécialisé de technicisation sportive d’Arona. Depuis lors, elle n’a plus jamais abandonné l’île.

C’est ici qu’elle s’est mariée et qu’est né son premier enfant.

Elle vit à La Laguna et s’entraîne à Las Vistas, une plage où s’entraîner est « un véritable luxe », selon ses termes. En effet, après 16 années passées sur ces terres, elle sait mieux que personne que cette destination est idéale pour les sportifs.

Contenido

Depuis mon plus jeune âge, j’ai pratiqué tous types de sports : football, athlétisme, karaté... J’ai même fait de la danse classique et du piano ! Je ne tenais pas en place...

À vrai dire, lorsque je me suis essayée pour la deuxième fois au volley-ball à l’âge de 13 ans (la première expérience, à 9 ans, n’avait pas été très concluante), je suis tombée amoureuse de ce sport. J’ai fini de valider les autres activités à l’école et je me suis consacrée exclusivement au volley-ball. C’était très clair pour moi.

Je ne pourrais pas expliquer exactement ce qui rend accro à ce sport... Dans mon cas, c’était ma volonté de m’améliorer continuellement car, au volley-ball, il faut tout maîtriser techniquement et c’est très dur mentalement, en plus de la difficulté physique et tactique. C’est un long apprentissage et des défis quotidiens.

Évidemment, je rêvais de faire les JO, mais y participer à trois reprises et qui plus est me classer parmi les 10 meilleures joueuses du monde ? Si on me l’avait dit à l’âge de 13 ans, je ne l’aurais pas cru... Les Jeux de Londres 2012 étaient déjà pour moi un rêve devenu réalité.

Contenido

Honnêtement, la première fois que je suis venue, ce fut très bref, un séjour de deux semaines pendant lequel j’ai beaucoup profité. À l’époque, j’ai été beaucoup soutenue durant les entraînements par Sixto Jiménez et Daniel Wood, alors premier et second entraîneurs du CETD d’Arona. J’ai pris la décision définitive avec l’aide de ma mère, car j’avais peur de quitter ma maison et ma famille (le club auquel j’appartenais m’a demandé de choisir entre Benidorm et Tenerife). Elle m’a rassurée en me disant qu’il fallait essayer, et que si ça ne me plaisait pas je pourrais toujours revenir.

De mes premiers jours sur l’île, je me souviens que tout était nouveau pour moi : vivre sans mes parents, apprendre à m'organiser pour faire mes lessives, le ménage, etc. Nous nous rendions tous les jours à la salle de sport de Los Cristianos pour faire de la musculation avant de revenir à notre logement ou d’aller à la plage. La première année, tout tournait autour des entraînements, jusqu’à ce que je commence mes études de tourisme en 2006. Là, les choses se sont compliquées car j’allais au nord de l’île en bus tous les jours pour suivre les cours, puis je revenais pour m’entraîner à la salle de musculation et sur la plage. Nous allions également à la salle de sport trois fois par semaine. Ce furent des mois très difficiles.

Mais c’était une belle période de ma vie de laquelle je garde de formidables souvenirs, jusqu’à ce que je déménage dans le nord en 2012.

Contenido

Sans Tenerife, sans le CETD, sans Sixto (qui a nommé Dani entraîneur pour le centre) et sans Dani comme entraîneur ensuite, tout aurait sans doute été très différent. L’histoire serait toute autre. Mais les conditions idéales ont été réunies pour que nous puissions travailler et nous battre pour obtenir tout ce que nous voulions et désirions tant.

Pour tout dire, nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir vivre tout cela ensemble... Si Elsa ou moi n’étions pas venues au CETD de Tenerife... Que se serait-il passé ? Probablement rien.

L’île a été le chef-lieu de nos entraînements pendant 16 ans, d’abord avec Dani, puis avec Sebastián Menegozzo, qui a également été joueur de beach-volley dans les années 90 et venait sur l’île pour disputer les Winston et les Camel de l’époque. Il a tellement aimé Tenerife qu’il a décidé de quitter l’Argentine pour venir s’y installer avec sa femme ! Il a cru au projet et a rejoint notre petite équipe après la naissance de mon premier enfant en 2018. Nous nous sommes tout de suite très bien entendus et avons formé un groupe incroyable.

Mon Dieu, que le temps passe vite ! C’est aussi ici que j’ai fondé ma famille, j’ai un mari, un fils, et je me suis installée à La Laguna.

Contenido

Pouvoir s’entraîner sur la plage, c’est un véritable luxe. Voir l'océan, écouter le clapotis des vagues, regarder les gens lire ou se promener... Ce n’est pas pareil que de s’entraîner dans un centre loin de la côte.

La plage de Las Vistas est plutôt calme la majeure partie de l’année. Nos terrains y sont délimités pour que nous puissions nous entraîner sans déranger les gens qui souhaitent profiter de la plage. Il y a des hôtels, des appartements, des supermarchés, des restaurants ou encore des salles de sport à proximité, ce qui est très pratique pour les équipes qui peuvent alors choisir dans quel type d’hébergement séjourner, ce qu’elles vont manger, où elles vont faire de l’exercice, etc.

Contenido

Chaque équipe a son organisation et sa façon de travailler. Les installations de Tenerife, associées à son climat, en font une base de choix pour toutes les équipes européennes qui s’entraînent pendant la présaison, de décembre à mars environ.

De plus, il n’y a pas que des sportifs professionnels à Las Vistas. Il y a un club de beach-volley local qui s’entraîne tout au long de l’année avec Carlos Velázquez, qui pratiquait ce sport au niveau canarien et national quand il était jeune. Ce n’est pas un hasard. Las Vistas et Los Cristianos possèdent une longue tradition de beach-volley, et cela se ressent chez les professionnels mais aussi chez les amateurs.

Contenido

Ça a été une année compliquée, nous n’avons pas eu beaucoup de matchs et nous n’avons rien fait d’autre que nous entraîner pendant plus d'une année. Elsa, Sebas (notre entraîneur) et moi essayons de tout donner à chaque entraînement pour arriver dans les meilleures conditions possible. C’est difficile de tenir le rythme de la compétition, mais nous sommes soudés. Il faut donc s’adapter et donner le meilleur de nous-mêmes.

Le beach-volley est un sport de plus en plus professionnel et beaucoup plus compétitif. Aujourd’hui, nous devons donc prendre en compte des pays qui jusqu’alors ne pouvaient pas prétendre aux médailles. C’est très bien pour notre sport, mais cela devient de plus en plus difficile d’atteindre le podium.

Contenido

Un paradis.

Masca-Los Gigantes

Je ne peux pas n’en choisir que trois, c’est impossible ! Chacune a son charme bien à elle. Les plages de sable noir de Tenerife sont spectaculaires, mais celles de Lanzarote et de Fuerteventura sont tout aussi à couper le souffle.

Il faut absolument visiter les huit îles. Elles dégagent toutes un charme et une beauté uniques. Il y a encore quelques années, je n’avais pas pu toutes les visiter, et aujourd’hui j’en suis amoureuse. Ça se voit, non ? C’est un véritable luxe de vivre ici. Les paysages, la gastronomie, les gens sont très aimables et chaleureux... Bref, les Canaries offrent une formidable qualité de vie.